1993 : Environnement peint au Lycée Hugues Capet à Senlis

QUELQUES PRÉCISIONS A PROPOS DE L'ENVIRONNEMENT PEINT DU LYCÉE HUGUES CAPET A SENLIS

 

La peinture couvre à peu près quelques 300 mètres carrés au total : 180 mètres carrés de sol peint, la totalité des murs, et les colonnes du hall d'entrée du lycée. Tout a été conçu selon des parcours de lisibilité, cheminements du spectateur à appréhender à partir des multiples entrées - entrée principale, entrée de la cour de récréation, entrées émanant des différents couloirs et escaliers.

 

C'est dire que le spectateur est plongé dans l'oeuvre à peine entre-t-il dans le lieu, et qu'il est partie active de la construction. L'oeuvre se transforme au fil de ses pas, de son avancée, sorte de kaléidoscope visuel transformable par le mouvement.

 

Au cours de la conception du projet, les parcours et stationnements successifs, privilégiés, des élèves pendant les récréations, ont été étudiés longuement. Ainsi, la physionomie du lieu offre des séries de tableaux induits par des coïncidences de lignes, masses, se prolongeant des murs aux colonnes, des colonnes au sol, avec effets de trompe l’œil, provoquant en retour les stations, les arrêts.

 

Un autre point important de la réalisation, est un effet d'horloge solaire au sol : à cinq heures de l'après--midi (heure de la sortie), au mois d'Août (temps des vacances), les quadrilatères de lumière projetée par les baies vitrées du patio central, rejoignent les tracés sur le sol, jouant avec eux en superpositions décalées.

 

J'ai utilisé une peinture industrielle pour parking qui n'avait jusque là jamais servi pour une oeuvre d'Art. Les coloris existants étant extrêmement restreints, un ingénieur de l'entreprise a travaillé avec moi pour créer mes couleurs. L'un des rouges fabriqués s'est avéré être le "Rouge Feu" : j'ai pu ainsi m'amuser avec extincteurs et signaux d'alarmes, d'une façon imprévue dans le projet initial.

 

D'ailleurs, la réalisation finale a très peu à voir avec le projet initial, et le proviseur a eu un choc, je crois, en rentrant de vacances. Le dosage entre une vision apocalyptique et une joyeuse barbarie ludique était un risque à prendre dans un lieu que je voulais davantage de re-création que de récréation.

 

Corine Sylvia CONGIU, Brunoy, le 7 Janvier 1993